Ce 10 janvier, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes (sud-est de la France), Fabienne Buccio, a décidé de résilier les contrats d’association entre l’État et l’établissement scolaire privé musulman Al Kindi, situé à Décines-Charpieu, dans la métropole lyonnaise.
Cette décision met fin aux subventions publiques pour cet établissement de plus de 620 élèves, allant de la primaire à la terminale, à compter du 1er septembre 2025. Al Kindi devient ainsi le dernier lycée musulman privé à perdre son contrat avec l’État, après la résiliation, fin 2023, du contrat du lycée Averroès de Lille. Il ne reste plus qu’une classe de seconde musulmane sous contrat avec l’État, dans une école à Marseille.
Cette décision a été vivement critiquée par les avocats et la communauté éducative, qui dénoncent un choc violent pour les musulmans de France et un acte de stigmatisation. Sefen Guez Guez, l’un des avocats de l’établissement, a qualifié cette mesure de « grande violence ». Il souligne que la résiliation intervient après plusieurs inspections et accusations, notamment de liens avec les Frères musulmans, et de pratiques jugées incompatibles avec les valeurs de la République, mais sans tenir compte des résultats scolaires exemplaires d’Al Kindi, notamment son taux de réussite au baccalauréat.
Cette rupture avec l’État soulève des préoccupations sur la stigmatisation des établissements musulmans par l’État.